Extrait du dossier de presse, à propos de...
Rafael Gray.
Basé à Claira, près de Perpignan. L’espace public est son aire de jeu. Pans de murs, façades et pignons sur rue sont ses cimaises. Rafael Gray ne tague pas, ne graffe pas, ne fresque pas. Il tapisse. Le papier peint est son médium. Il utilise toujours le même papier de soie, toujours le même format carré, sur lequel il imprime toujours le même motif. À la main, à la brosse. Sans presse. Le motif ? Celui d’une tapisserie, d’un Damas doré sur fond rouge, sang et or, très catalan, que le peintre hollandais Josse Lieferinxe a choisi de poser au XVème siècle en toile de fond de son tableau représentant Sainte Lucie tenant à deux mains le plat dans lequel elle a posé ses yeux, les deux yeux qu’elle s’arracha et qu’elle jeta dans la mer pour éloigner tous les célibataires qui chercheraient à la séduire, la mettre à nu comme dirait Marcel Duchamp… Pourquoi Rafael Gray a-t-il choisi de ne produire et reproduire, de ne tapisser partout que ce motif ? En version rouge, noir ou bleu sur fond blanc voire en blanc sur fond bleu, rouge ou noir ? Faut-il voir dans son geste de tapissier d’un éternel retour du même décor quelque chose quelque part comme un souci de sortir de la société du spectacle ? Comme une manière de dire Rideau !… Comme une psalmodie signée Sainte Lucie qui dirait Circulez ! Vous voyez bien : il n’y a rien à voir. Va savoir… Par la répétition de ce motif, il participe au prolongement de ce qui se répète à l’infini. Le papier peint devient l’objet d’un don éphémère : à l’espace, aux passants, à ce Je que Rimbaud avait dit être un autre. Une fois posé, le papier peint crée des liens. Des liens entres des motifs qui se répètent et s’entrelacent. Des liens entre les murs et les passants, entre les passants et l’auteur. C’est un acte marginal, en marge de la beauté. C’est populaire. C’est ordinaire. Ça ne délivre aucun message. Juste un peu de beauté. Ça ne fait qu’ouvrir les frontières qu’il y a partout çà et là entre les gens, entre l’art et le monde, entre l’art et l’ordinaire. » À Perpignan, pour la toute première fois, Rafael Gray a accepté de coller son Damas indoor, à l’intérieur du studiolo dit L’aRT De RieN. Quelque part, ça change tout. Mais ça ne devrait pas empêcher Gray d’en coller par ailleurs à l’extérieur…
George Cazenove
Rafael Gray.
Basé à Claira, près de Perpignan. L’espace public est son aire de jeu. Pans de murs, façades et pignons sur rue sont ses cimaises. Rafael Gray ne tague pas, ne graffe pas, ne fresque pas. Il tapisse. Le papier peint est son médium. Il utilise toujours le même papier de soie, toujours le même format carré, sur lequel il imprime toujours le même motif. À la main, à la brosse. Sans presse. Le motif ? Celui d’une tapisserie, d’un Damas doré sur fond rouge, sang et or, très catalan, que le peintre hollandais Josse Lieferinxe a choisi de poser au XVème siècle en toile de fond de son tableau représentant Sainte Lucie tenant à deux mains le plat dans lequel elle a posé ses yeux, les deux yeux qu’elle s’arracha et qu’elle jeta dans la mer pour éloigner tous les célibataires qui chercheraient à la séduire, la mettre à nu comme dirait Marcel Duchamp… Pourquoi Rafael Gray a-t-il choisi de ne produire et reproduire, de ne tapisser partout que ce motif ? En version rouge, noir ou bleu sur fond blanc voire en blanc sur fond bleu, rouge ou noir ? Faut-il voir dans son geste de tapissier d’un éternel retour du même décor quelque chose quelque part comme un souci de sortir de la société du spectacle ? Comme une manière de dire Rideau !… Comme une psalmodie signée Sainte Lucie qui dirait Circulez ! Vous voyez bien : il n’y a rien à voir. Va savoir… Par la répétition de ce motif, il participe au prolongement de ce qui se répète à l’infini. Le papier peint devient l’objet d’un don éphémère : à l’espace, aux passants, à ce Je que Rimbaud avait dit être un autre. Une fois posé, le papier peint crée des liens. Des liens entres des motifs qui se répètent et s’entrelacent. Des liens entre les murs et les passants, entre les passants et l’auteur. C’est un acte marginal, en marge de la beauté. C’est populaire. C’est ordinaire. Ça ne délivre aucun message. Juste un peu de beauté. Ça ne fait qu’ouvrir les frontières qu’il y a partout çà et là entre les gens, entre l’art et le monde, entre l’art et l’ordinaire. » À Perpignan, pour la toute première fois, Rafael Gray a accepté de coller son Damas indoor, à l’intérieur du studiolo dit L’aRT De RieN. Quelque part, ça change tout. Mais ça ne devrait pas empêcher Gray d’en coller par ailleurs à l’extérieur…
George Cazenove
C’est pas tout, ni n’importe quoi.
Pour la première fois le papier peint de Rafael Gray est ici indoor, dans les mur d’un espace dit L’aRT De RieN, investi un temps, par l’agence iJNDZN pour une exposition collective (indépendante) à partir et autour de la question du rien, de « qu'est ce qu'une œuvre d’art ? », pour « engager » la conversation… dit Guillaume Fosse.
Du 4 Avril au 14 Juillet 2021 - 2, Place J.F. Pons à Perpignan.
N’iMPORTE QUi PEUT FAiRE N’iMPORTE QUOi…
"Hihihi" dit Georges Cazenove
Du 4 Avril au 14 Juillet 2021 - 2, Place J.F. Pons à Perpignan.
N’iMPORTE QUi PEUT FAiRE N’iMPORTE QUOi…
"Hihihi" dit Georges Cazenove
Un rectangle (3x7 mètres), de papier peint intitulé "St Lucie bleu", comme un tableau posé sur un mur blanc immaculé. En fait une surface, un décors qui ne montre rien sinon un motif damassé qui se répètent à l’infini dans une sensation apaisante, de mer bleu, qui ne dit rien mais revendique la beauté. Un décors qui n’a comme seule prétention artistique que celle de mettre en scène la vie, l’ordinaire, qui se déroule devant vos yeux. "Sainte Lucie" offrant ses yeux dans un plat, qui dirait "Circulez ! Vous voyez bien : il n’y a rien à voir." Va savoir…? La scène d’un spectacle invisible? pas si simple l’invisible, "ouvrez les yeux!", regardez ce qui se passe, ceux qui regardent ou ceux passent indifférents. Ici le spectacle d’une exposition d’objets dit L’aRT De RieN. Le décor d’un salon d’éoliennes curiosités, du vent. Une surface qui invite à y accrocher des oeuvres... dans un palimpseste de rencontres et de performances, "aux secondes Gray".