Rafael Gray - Mai 2019
Théatre de l'Invisible
Rendre visible le théâtre d’un drame invisible.
Dans le cadre de
Le Théâtre de L'Invisible
Transformer une baraque en ruine, d’un ancien camp de concentration caché des regards, en théâtre.
Rendre visible le théâtre d’un drame invisible.
Le théâtre de l’invisible présente le spectacle du maintenant,
aussi éphémère qu’éternel, la beauté.
Du jamais vu ! Un spectacle gratuit et invisible... !!
A force de voir, on ne voit plus.
Le Théâtre de L'Invisible
Transformer une baraque en ruine, d’un ancien camp de concentration caché des regards, en théâtre. Rendre visible le théâtre d’un drame invisible.
Ca commence par un motif décoratif, un Damas qui se répète à l’infini, inspiré de l’arrière plan d’un tableau du XVème siècle représentant St Lucie. Je recrée ce décor en papier-peint pour faire le fond de scène devant lequel faire pauser une fille qui tiendrait ces yeux dans une assiette. En attendant de réaliser ce projet, seul le décor existe.
Le spectacle est absent seul le décor est donné à voir. Le décor élément essentiel de la composition scénique fait décalage avec le sens du contexte. L’espace ainsi créé devient scène de théâtre, et définit un cadre où se joue le drame invisible.
Mur dégradé, salle, usé par le temps. Mur décrépie, aux peintures qui pèlent, craquent et s’effacent. Mur sans toit, user par le soleil, la pluie et le vent. Mur attaqué, meurtrie, pris pour cible, criblé de balles, troué par les obus.
Un nouveau décor, Le papier peint « cache misères », couvre le mur d’une peau neuve, rafraichis la scène de drames passés. Il propose une nouvelle situation, propose un chemin vers un peu de beauté. La misère caché par la beauté oubliée.
Un mur témoin mis en scène pour donner à voir le spectacle. Imaginez la scène. Ces instants de vie passés ici :
Fuir l’horreur et être accueilli comme indésirable. Enfermé pour ses origines, ses idées. Lutter, pour l’espoir et contre la mort.
La scène est trop claire. Effrayante, monstrueuse. On ne peut y échapper si on ouvre les yeux. Ouvrez les yeux !
Entendez vous le cri étouffé de vies injustement sacrifiées ? Ce besoin de liberté, de vivre en paix ? Ce besoin de partage et d’amour ?
Ne vous fiez pas du spectaculaire qui est donné à voir, fait de violence, d’horizon sombres et laideurs imposées à nos âmes. Il veut nous rendre aveugle et sourd, et nous écarté d’une vérité simple, la beauté.
Ca commence par un motif décoratif, un Damas qui se répète à l’infini, inspiré de l’arrière plan d’un tableau du XVème siècle représentant St Lucie. Je recrée ce décor en papier-peint pour faire le fond de scène devant lequel faire pauser une fille qui tiendrait ces yeux dans une assiette. En attendant de réaliser ce projet, seul le décor existe.
Le spectacle est absent seul le décor est donné à voir. Le décor élément essentiel de la composition scénique fait décalage avec le sens du contexte. L’espace ainsi créé devient scène de théâtre, et définit un cadre où se joue le drame invisible.
Mur dégradé, salle, usé par le temps. Mur décrépie, aux peintures qui pèlent, craquent et s’effacent. Mur sans toit, user par le soleil, la pluie et le vent. Mur attaqué, meurtrie, pris pour cible, criblé de balles, troué par les obus.
Un nouveau décor, Le papier peint « cache misères », couvre le mur d’une peau neuve, rafraichis la scène de drames passés. Il propose une nouvelle situation, propose un chemin vers un peu de beauté. La misère caché par la beauté oubliée.
Un mur témoin mis en scène pour donner à voir le spectacle. Imaginez la scène. Ces instants de vie passés ici :
Fuir l’horreur et être accueilli comme indésirable. Enfermé pour ses origines, ses idées. Lutter, pour l’espoir et contre la mort.
La scène est trop claire. Effrayante, monstrueuse. On ne peut y échapper si on ouvre les yeux. Ouvrez les yeux !
Entendez vous le cri étouffé de vies injustement sacrifiées ? Ce besoin de liberté, de vivre en paix ? Ce besoin de partage et d’amour ?
Ne vous fiez pas du spectaculaire qui est donné à voir, fait de violence, d’horizon sombres et laideurs imposées à nos âmes. Il veut nous rendre aveugle et sourd, et nous écarté d’une vérité simple, la beauté.
Donné à voir est un Acte.
Notre mémoire, nos pensées, notre volonté, nos sentiments sont invisibles. Seul nos actes sont visibles. Le monde invisible est plus grand que le monde visible. Rien n’apparaît s’il n’y a pas un monde caché derrière. Donner à voir est un acte.
En Cherchant «théâtre» associé à «Invisible» dans Google et je tombe sur un article du site « No Pasaran » sur le «Théâtre invisible» - A savoir qu'il ne faut pas confondre «Théâtre Invisible» avec le «Théâtre de l’invisible» - J’en publie ici un extrait instructif :
Le théâtre invisible
Le théâtre invisible a été inventé en Amérique latine, à un moment où il devenait trop dangereux de militer de façon traditionnelle ouvertement. On joue une scène au milieu de gens qui ne sont pas des spectateurs : dans la rue, la queue d’un cinéma, un restaurant, un marché, un train... Ceux qui se trouvent là assistent à la scène par hasard et ignorent qu’il s’agit d’un spectacle.
Il s’agit de provoquer dans la réalité une situation conflictuelle qui pose un problème politique. Non pas de créer une violence, dit Augusto, mais de « rendre visible une violence invisible », c’est-à-dire de « révéler une violence ». Par exemple, « c’est très violent s’il y a à manger pour tout le monde mais que des gens meurent de faim » ; ainsi pour les violences contre les immigrés ou contre les femmes, toutes les violences sociales qui sont cachées, ou bien « qu’à force de voir, on ne voit plus ».
Une scène de théâtre invisible va rendre une de ces oppressions violemment visibles. « Toutes les personnes qui sont là sont impliquées dans son explosion, explosion dont les effets durent encore longtemps après la fin de la scène. [...] L’impact de ce théâtre libre est beaucoup plus violent et plus durable. » [1] On cherche à provoquer un débat en paroles et en actes, à savoir ce que pensent les gens sur un problème, dans un lieu et à un moment donné. On cherche également à susciter, comme dans le théâtre-forum, des réactions de révolte et de solidarité.
Il ne s’agit pas de couillonner les gens, comme une caméra cachée. Pour éviter cette dérive, au Théâtre de l’opprimé de Paris on s’est imposé la règle de ne jamais dire qu’il s’agit de théâtre, en aucun cas, même quand ça tourne mal. On assume jusqu’au bout ! L’autre contrainte, c’est de toujours préparer des scènes sur des sujets qui nous impliquent. D’un certain point de vue c’est donc un peu une manipulation, mais d’un autre non, car on ne sait jamais où ça va : on pose une question de manière violente, on met les autres en question, mais aussi nous-mêmes.
Il s’agit de provoquer dans la réalité une situation conflictuelle qui pose un problème politique. Non pas de créer une violence, dit Augusto, mais de « rendre visible une violence invisible », c’est-à-dire de « révéler une violence ». Par exemple, « c’est très violent s’il y a à manger pour tout le monde mais que des gens meurent de faim » ; ainsi pour les violences contre les immigrés ou contre les femmes, toutes les violences sociales qui sont cachées, ou bien « qu’à force de voir, on ne voit plus ».
Une scène de théâtre invisible va rendre une de ces oppressions violemment visibles. « Toutes les personnes qui sont là sont impliquées dans son explosion, explosion dont les effets durent encore longtemps après la fin de la scène. [...] L’impact de ce théâtre libre est beaucoup plus violent et plus durable. » [1] On cherche à provoquer un débat en paroles et en actes, à savoir ce que pensent les gens sur un problème, dans un lieu et à un moment donné. On cherche également à susciter, comme dans le théâtre-forum, des réactions de révolte et de solidarité.
Il ne s’agit pas de couillonner les gens, comme une caméra cachée. Pour éviter cette dérive, au Théâtre de l’opprimé de Paris on s’est imposé la règle de ne jamais dire qu’il s’agit de théâtre, en aucun cas, même quand ça tourne mal. On assume jusqu’au bout ! L’autre contrainte, c’est de toujours préparer des scènes sur des sujets qui nous impliquent. D’un certain point de vue c’est donc un peu une manipulation, mais d’un autre non, car on ne sait jamais où ça va : on pose une question de manière violente, on met les autres en question, mais aussi nous-mêmes.
La méthode du Théâtre de l’opprimé contient tout un ensemble de techniques qui permettent de créer collectivement une scène de façon à éviter qu’une personne décide pour tout le monde qui jouera quoi et comment.