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Aller-Retour

« Le droit du sol…on fait quoi? »

« Aller-Retour »
(« Le droit du sol…on fait quoi? »)

Une œuvre collective improvisée.
Action urbaine à l’initiative de Rafael Gray
qui propose une rencontre avec Patrick Pinon et Yann Merlin.

20h45 le 26 Avril 2018 - Point P (Ephémère) - Stalingrad/Jaurès - Paris 19.

Texte de Yann Merlin

Rafael Gray à l’origine de cette collaboration, est un artiste contemporain français qui utilise l’espace publique comme support d expression. Pionnier au début des années 80, il continue de faire parler « les murs qui nous séparent ».
Son travail s’expose dans le monde entier, la rue est pour lui un support parmi d’autres, il ne se revendique pas street-artiste, il est artiste. Il évite de se fixer dans un style ou une école, privilégiant une idée de liberté mise en mouvement qui explore des poétiques au hasard des rencontres. Il produit une oeuvre singulière, anonyme et sans signature. Dans la diversité de son oeuvre celle qui s’est imposé est sa carte d’un monde sans frontières. Il initie en 1988 une peinture nomade ou la toile quitte son support châssis pour voyager dans le monde. Un monde nomade.Un positionnement en rupture des tendances pour dépasser les frontières.
Avec Patrick Pinon, ils collaborent depuis 1986. PP est très populaire dans Paris, avec ses papiers de soie colorés, ses visages imprimés et ses slogans « politique ». Il travaille sur le problème des migrants depuis 2011, avec le mot « NOMADE ». Une de ses oeuvre clôture l’exposition « Nous et les autres » au Musee de l’homme en 2017 avec la phrase « vivre ensemble ». Il est fier d’avoir exposé dans les jardins des tuileries avec le musée du Louvre : 2 toiles au sujet des migrants, aux côtés de la « Foule », de Raymond Mason. 

« Aller-Retour » est une oeuvre collective « improvisée ». Comme toutes les oeuvres exposées dans la rue elle se situe sur un territoire. C’est une action urbaine.
Ce territoire est convoité, c’est l’entrée du point P au bord du camp de réfugiés à Stalingrad. Pourtant, deux mois après, elle existe encore : « cela signifie que l’oeuvre est respectée par les autres » me dit Rafael. Rafael sait de quoi il parle, il connait les codes… depuis le temps qu’il pratique son art dans les rues de tous les continents.

Rien n’était vraiment prédéfini, les choses se sont assemblées instinctivement. C’est PP qui collait debout sur une poubelle et j’ai récupéré Rafael qui est tombé d’une barrière de sécurité après avoir résisté un instant avec ses pieds qui donnaient l’impression d’un homme suspendu qui se débattait dans les airs, les derniers gestes du pendu.
La rue impose la contrainte du temps et la façon d’y remédier est de revenir, d’ailleurs c’est ce qui s’est produit puisque l’avion n’était pas collé lors du premier passage.
Rafael « l’avait oublié », privilégiant son papier peint « cache misère »…
Il nous envoie l’avion par la poste et PP et moi retournons sur place finir le travail. (Surtout PP qui avait l escabeau la colle le seau et le pinceau et surtout la pratique).
y
Une série de portraits de PP pose la question: « On fait quoi? ». Mais qui « on »? N’est-ce pas une façon encore de se mentir que de croire que nous pourrions changer le cours des choses. Il y a dans cette question une dose d’indécence sauf si c est l expression d’un homme a lui même ou plutôt, du peuple a lui même qui déciderait de reprendre en main la politique et demanderait des comptes en mode citoyen. Si c est un cri, c’est un aveu d’impuissance.
Pour moi l’avion devait impérativement faire partie du collage et compléter la composition et signifier la réalité des charters retours, c’était ça l’évidence.
Pourquoi? La réalité des réfugiés qu’est ce que c’est? Leur réalités c’est qu’Ils passent par la Libye, sont rackettés, torturés voire assassinés, sont envoyés sur des bateaux de fortune vers l Europe. Ensuite, une partie d’entres eux sont parqués dans des camps, d autres vivent dans la rue, d autres sont renvoyés par avions. Ca c’est important.
Beaucoup de gens meurent en Libye et tout ceux que j’ai rencontrés voulaient que ce soit dit. Tout cela, qui produit une économie incroyable sur la matière première « Humanité » mais aussi sur les institutions, fonctionne comme une industrie. Que faire de mieux que d’obliger un homme pauvre de s’endetter pour vivre? Combien de crédits ont été passés en famille, auprès des amis, de banques? Des hommes ont payé mais ne sont jamais sortis. Les réfugiés apprennent le montant de leur dette quand ils mettent les pieds sur le sol Italien et qu’ils appellent leur famille pour leur donner, enfin, des nouvelles. Parfois c est des années après leur disparition. Parfois ils ont des proches derrière eux en otage. Mais bref. Il y a tant de questions qui pourraient se poser.
Ce format est le premier d une série qui va surement continuer. Car l’idée c est de raconter cette histoire.
Ma photographie représente des réfugiés dans une embarcation que j’ai faite en Mai 2016 à bord de l’Aquarius. Les rescapés sont sans gilets, c est à dire que c est le premier contact avant leur sauvetage. Ils ont les pieds sur ce qui les sépare des profondeurs de la Méditerranée, ils sont suspendus au dessus de la mort.
L’inscription « Le droit du sol » a la bombe « façon ado énervé (dr : PP) » interroge le sens commun de cette « formule », ce qui est entendu peut être mal compris quand il y a double sens. Le droit du sol dans le sens droit d’avoir un endroit pour poser les pieds sur terre dignement et sereinement (avec sa peau de rescapé des camps Libyens) est le principe même des conventions de Genève et des accords de New York au sujet des réfugiés. C est ça qui est mis en cause presque partout aujourd’hui. Le plus intéressant dans cette histoire, c’est le retour d’un Malien sur notre oeuvre: « tu vois cela c’est ce que j’ai vécu, vous écrivez de l’histoire sur les murs ». Le vrai sens de tout ça, c’est lui qui nous l’a appris. En revanche une oeuvre de Bansky qui vient de faire le buzz deux mois après notre collage, n’a pas été bien perçue par les intéressés. Ils ne se reconnaissaient pas dans cette peinture d’une petite fille de la croix Gammée et du papier peint. Chacun peut se poser la question du sens de l’acte de cette oeuvre.

Pendant ce temps tout continue puisque un troisième processus politique de gestion des flux migratoires va voir le jour prochainement dans le prolongement des accords de Khartoum. Avec l’intégration de la Libye nous intégrons un nouveau pays tortionnaire , officiellement, dans le but, de gérer toujours mieux la situation des flux pendant que certains continuent d’en tirer profit. 

Yann Merlin
  • RAFAEL GRAY

    Artiste contemporain français. Né en 1963 à Grenade, Espagne. Diplômé des Arts Décoratifs de Paris.  Vit et travaille dans le sud de la France. Peintre, filmmaker photographe, graphiste. Explorateur d’images, pirates d’espaces, poète nomade, un corps en mouvement à trajectoire atypique… reflêt de la schizophrénie d’un monde en violentes mutations.

    French contemporary Artist. Born 1963, in Granada, Spain. Studied Art in Paris. Lives and works in the south of France. Traveler, Painter, Filmmaker, Photographer, Graphic Designer… Mixing worlds, blurring tracks, Rafael Gray avoids labels, chosing freedom… Always in progress, in movement. A work with multiple entry points… giving testimony of the schizophrenia of a rapidly changing world.

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